chroniques

Entre couleurs orientales et transe électro

Théo Ceccaldi
mercredi 25 mai 2022
Théo Ceccaldi

Théo Ceccaldi : violon
Laura Perrudin : harpe électrique, voix
Robinson Khoury : trombone
Auxane Cartigny : piano, claviers
Julien Loutelier : batterie
 
Climène Zarkan : voix

Théo Ceccaldi, outre ses talents de musicien, compositeur, instrumentiste, est un défricheur curieux de tout et avide de rencontres, ce qui en fait également une véritable « pochette surprises ». Depuis le début de sa résidence, il a revisité Django Reinhardt, nous a emmenés à la plage, a invité des chanteuse éthiopienne… On est donc toujours impatients de découvrir ses nouvelles propositions.

Ici, le lien est justement affiché avec la précédente création « Kutu » : le premier titre « Adis », a en effet été écrit en pensant à l’Éthiopie. Mélopée jouée alternativement par le trombone et la voix de Laura Perrudin, en écho, rythme qui s’installe progressivement pour amener à un solo explosif au violon. Pour Théo Ceccaldi, les projets sont intimement liés aux musiciens invités et l’intérêt réside plus particulièrement dans les rencontres. L’équipe qui l’entoure pour cette création, avec la harpe aux mille couleurs de Laura Perrudin, la batterie inventive et puissante de Julien Loutelier, le trombone expressif de Robinson Khoury et les claviers aux sonorités parfois étranges d’Auxane Cartigny, offre un écrin parfait aux compositions du violoniste, mêlant et alternant acoustique et électronique, pour un retour à ses racines méditerranéennes, associant harmonies et couleurs orientales à la transe électro. Après « Enat » au tempo lent et implacable marqué par la batterie, le groupe joue une composition de Laura Perrudin, qui démarre en spoken word avant de passer au chant, avec un thème répétitif, lancinant, qui monte dans un crescendo obsessionnel. Le morceau suivant, plus enlevé, associe les sonorités acoustiques aux sonorités électriques, un peu « sales », des claviers, et tourne à la transe techno, les synthés prenant en charge les basses. Retour au calme avec « Well They Lied », où la harpe évoque parfois la kora, sur laquelle le violon pose des notes virevoltantes, tout en délicatesse. La composition suivante, « Bird of Noham », signée Robinson Khoury, joue sur des contrastes extrêmes, entre un thème léger, presque « soufflé » par l’archet sur les cordes du violon, violemment bousculé par une batterie tellurique, dans une ambiance apocalyptique, ne revenant que pour quelques courtes mesures seulement au thème de départ. Retour ensuite à un climat plus électro, avant de retrouver pour finir le concert au fameux « Zeus » – le « Dieu des chiens » – composé par le violoniste pour le concert des Résidents en août dernier. Nouvelle version, donc, sur laquelle le solo de Théo, début dans les graves, sonne étrangement comme un trombone.

Heureuse surprise pour le rappel : le violoniste invite sur scène Climène Zarkan, chanteuse franco-syrienne qu’il a découverte dans le groupe Sarab où elle joue avec Robinson Khoury – une formation qu’il serait d’ailleurs judicieux d’inviter à l’occasion d’une prochaine édition de Jazz sous les pommiers. Ils jouent deux titres ensemble, qui parlent tous deux de solitudes, le superbe « Sibouni Ya Nass » en duo, où le chant paisible de Climène se pose sur le violon plus tendu de Théo, et « Ya Habibi Taal », plus entraînant. Le public en redemande encore, et le groupe termine la soirée avec une composition de Laura Perrudin.

En vidéo

Les photos du concert

Auxane Cartigny
Auxane Cartigny
Auxane Cartigny
Auxane Cartigny
Théo Ceccaldi
Théo Ceccaldi
Théo Ceccaldi
Théo Ceccaldi
Théo Ceccaldi
Théo Ceccaldi
Théo Ceccaldi
Théo Ceccaldi
Robinson Khoury
Robinson Khoury
Robinson Khoury
Robinson Khoury
Robinson Khoury
Robinson Khoury
Julien Loutelier
Julien Loutelier
Laura Perrudin
Laura Perrudin
Laura Perrudin
Laura Perrudin
Climène Zarkan
Climène Zarkan