chroniques

Bernard « Zappa » Struber

Bernard Struber Z'tett
mardi 15 mai 2007

Michaël Alizon : sax
Jean-Marc Foltz : clarinette
Fred Norel : violon
Ray Halbeisen : sax, clarinette, flûte, voix
Serge Haessler : trompette, cor
Benjamin Moussay : piano, claviers
Jérémy Lirola : contrebasse, basse
Eric Echampard : batterie
Bernard Struber : guitare

Nombreux sont les musiciens aujourd'hui influencés par Franck Zappa, dont il faudra bien un jour reconnaître plus largement l'importance majeure dans la musique du XXème siècle. Chez la jeune génération, on peut par exemple citer Fred Pallem et son Sacre du tympan. Certains se sont directement attaqués à son répertoire, avec plus ou moins de bonheur. Le guitariste français Pierre-Jean Gaucher fait partie de la première catégorie : on évitera de citer des noms pour la deuxième...

Quand on observe le parcours de l'alsacien Bernard Struber, il était en quelque sorte naturel qu'il se penche également un jour sur ce répertoire. Multi-instrumentiste, il a commencé par le piano et l'orgue avant la guitare. Musicien, il est également arrangeur et chef d'orchestre. Jazzman, mais aussi interprète classique : premier prix de conservatoire, il joue Bach aussi bien que Maurizio Kagel ou encore Pierre Boulez, qui a justement travaillé avec Zappa.

Bernard Struber et son Jazztett nous racontent ce soir une histoire, qui commence par « Les noces dans le pommier » et se poursuit par un extrait du « quatuor pour la fin des temps », avant de passer à un premier titre de Zappa, « G-Spot Tornado » : ils se sont rencontrés et mariés, maintenant ils sont à la recherche du point G. D'autres titres de Zappa (« The Black Page », « Dupree's Paradise », « Zombie Wolf »...) alternent ensuite avec des compositions personnelles. Tout au long de la soirée, Struber et ses musiciens se réapproprient l'univers de Zappa, comme une re-création/récréation, avec intelligence et sensibilité. La riche palette sonore de l'orchestre est toujours mise au service de la musique : expressive, ludique, émouvante, notamment lors d'un long passage aux claviers, où Benjamin Moussay joue avec les sons, les notes et les bruits tel un alchimiste.

« Parfum de récidive » : c'est une des compositions jouées ce soir. Espérons qu'il y aura en effet récidive et que de nombreuses autres occasions nous seront données d'entendre à nouveau ce musicien passionnant.