chroniques

One Shot Not version live

Manu Katché - One Shot Not
mercredi 25 août 2021
Manu Katché - One Shot Not

Manu Katché : batterie
Alfio Origlio : claviers
Jim Henderson : claviers
Patrick Manouguian : guitare
Jérôme Regard : basse
Keziah Jones : voix, guitare
Sandra NKaké, : voix
Erik Truffaz : trompette

Nombreux sont ceux qui regrettent l’émission One Shot Not que présentait Manu Katché sur Arte entre 2007 et 2011. Le batteur s’en est inspiré pour proposer sous le même nom des rencontres musicales en public. D’une soirée à l’autre, les invités diffèrent : pour Coutances, il s’agissait d’Erik Truffaz, Sandra Nkaké et Keziah Jones, tous trois familiers de Jazz sous les pommiers.

Le plaisir de se retrouver : entre musiciens, avec le public… Pour cette quarantième édition, ce sentiment est palpable à chaque concert. Dans le rôle de Monsieur Loyal de la soirée, Manu Katché prend le temps de présenter ses compagnons d’un soir au fur et à mesure de leur arrivée sur scène. Le concert débute avec son dernier groupe en date, The Scope, avec lequel il a enregistré en 2019 et tourne depuis, et qui accompagnera également ce soir les trois invités. On est ici dans un jazz très imprégné de groove, de rock et d’électro. L’Afrique est également présente, notamment dans le titre « Keep Connexion » qui ouvre la soirée. Le batteur a toujours ce fameux style à la fois incisif et foisonnant, riche et mordant, se mettant systématiquement au service de la musique et de ses invités. Il nous offrira tout même un superbe solo…

L’enchaînement se fait tout naturellement avec Erik Truffaz, que le batteur a déjà rencontré deux fois, la première pour son émission One Shot Not, et la seconde à l’occasion d’un concert spécial donné à Juan-Les-Pins. Il nous apprend au passage que le trompettiste aime beaucoup la pétanque… On débute avec « Istambul Tango », sur tempo medium mais avec beaucoup de punch. Pour « The Dawn », un des plus anciens titres du trompettiste, le démarrage se fait tout en douceur, la trompette prenant à l’occasion des sonorités de flûte, et le morceau monte progressivement en puissance jusqu’à son climax. Sur « Song For Her », composition de Manu Katché, le climat devient plus intimiste et pour finir, « Lost in Bogota » revient à un tempo plus enlevé. La trompette subtile de Truffaz trouve un écrin parfait avec The Scope et le jeu du batteur… Ces deux-là étaient faits pour s’entendre.

Pour Manu Katché, il s’agit d’une première rencontre avec Sandra Nkaké. Nous l’avions déjà entendue sous les pommiers, notamment lors de la soirée « Autour de Chet » à laquelle participait également Erik Truffaz, mais la voix puissante et nuancée de la chanteuse a été ce soir un choc pour de nombreux spectateurs. Une véritable présence et, comme le dit Manu Katché en la présentant, on sent qu’elle a encore de la réserve. À noter, une étonnante coïncidence : Sandra Nkaké a cité un texte du poète sénégalais Birago Diop, « Écoute plus souvent », texte évoqué également par Cheick Tidiane Seck à peine trois heures plus tôt lors de son concert au théâtre… Un très beau poème qui rend hommage aux ancêtres « Écoute plus souvent / Les Choses que les Êtres, / La Voix du Feu s'entend, / Entends la Voix de l'Eau. / Écoute dans le Vent / Le Buisson en sanglots : / C'est le Souffle des ancêtres […] »

Pour clore la soirée, Keziah Jones monte sur scène. Manu Katché le présente comme « Funky, groovy, avec beaucoup d’élégance ». Effectivement, le chanteur mêle blues et funk, avec un jeu de guitare très particulier, incisif, au rythme implacable. Il fait déjà chaud salle Marcel Hélie, mais la température monte encore d’un cran… La soirée s’achève ainsi de manière festive, débordant au passage l’horaire prévu, pour le plus grand plaisir des festivaliers, et c’est à minuit passé que l’on quitte à regret cette superbe soirée.

En vidéo

Les photos du concert

Keziah Jones
Keziah Jones
Manu Katché
Manu Katché
Manu Katché
Manu Katché
Manu Katché
Manu Katché
Sandra Nkaké
Sandra Nkaké
Sandra Nkaké
Sandra Nkaké
Erik Truffaz
Erik Truffaz