chroniques

Un pianiste lumineux

Monty Alexander trio
mercredi 28 mai 2014
Monty Alexander trio

Monty Alexander : piano
Hassan Shakur : contrebasse
Frits Landesbergen : batterie

Nous évoquions samedi les cérémonies du 70ème anniversaire du débarquement et les concerts y faisant écho. Quel rapport avec Monty Alexander, me direz-vous ? Il n’a effectivement pas été invité à Coutances pour cela, mais une coïncidence veut qu’il soit né le 6 juin 1944.

Cela étant précisé, revenons au concert de ce soir. Les origines jamaïcaines du pianiste (il est né à Kingston) sont toujours présentes dans sa musique, notamment lorsqu’il tourne avec son band « Harlem Kingston Express », mais il joue ici en trio, dans un ancrage plus jazz : on l’a, dans cette configuration, souvent comparé à Oscar Peterson, même s’il doit tout autant à Erroll Garner ou à Wynton Kelly dont il a bénéficié des conseils à ses débuts.

Monty Alexander offre un jazz joyeux, une musique aux accents chaloupés, qui swingue et groove sans faille. Il est capable d’autant d’intensité que de légèreté et sa façon d’interpréter les compositions est riche en changements et modulations, donnant souvent l’impression de raconter une histoire, telle cette belle ballade qu’il entame seul au piano, pour glisser doucement vers une bossa délicate en trio dans laquelle on retrouve en clin d’œil la figure rythmique de « Maiden Voyage ». Le reggae reviendra aussi dans la soirée, avec notamment en fin de concert une reprise enchaînée de « Eedemption song » et de « No woman, no cry ».

Le pianiste nous a offert ce soir une musique chaleureuse, lumineuse, et la salle, enthousiaste, était debout pour le rappel.